Une campagne de promotion de la vaccination Covid-19, portée par les associations d’usagers de la santé

France Assos Santé Guadeloupe a lancé une vaste campagne de promotion de la vaccination Covid-19 pour essayer de convaincre à se faire vacciner les personnes hésitantes, sur un territoire où le taux de vaccination est beaucoup plus bas qu’en France hexagonale.

Cette campagne, qui a commencé dès le mois de mars, comprend une vidéo explicative sur la vaccination, des vidéos témoignages des usagers, des sports TV et radio et une campagne d’affichage à l’arrière des bus interurbains.  

 

   

Pourquoi une campagne spécifique en Guadeloupe ?

Parce que cette région a un taux de vaccination Covid-19 beaucoup plus bas qu’en Hexagone et que les messages du gouvernement passent difficilement. En cause, les spécificités de ce territoire : un passé sanitaire marqué par le scandale de la chlordécone, le manque d’eau et d’autres incidents sanitaires qui ont forgé au sein de la population une méfiance envers les messages officiels liés à la vaccination. « Le but de cette campagne est de faire passer des messages venant des représentants des usagers, sans faire de politique. Expliquer ce qu’est l’ARN messager, pour contrer les fake news assez répandues ici et qui font que le message de la vaccination ne passe pas », explique François Le Maistre, président de France Assos Santé Guadeloupe.

Pour les initiateurs de la campagne, la vaccination devrait être perçue, avant tout, comme un outil de prévention pour se protéger et protéger les plus vulnérables, atteints de maladies chroniques, contre les formes graves et longues de la covid et non comme un motif de revendications, comme cela a été le cas au moment des conflits sociaux contre l’obligation vaccinale.

Une autre particularité de la Guadeloupe c’est que la population est très attachée à la médecine traditionnelle par les plantes, appelée « rimèd razié », à laquelle elle fait davantage confiance qu’au vaccin anti-covid. « C’est dans nos habitudes d’utiliser toutes ces plantes pour soigner des différents maux, mais pour la covid on se rend compte que ce n’est pas suffisant. C’est bien de booster son immunité, mais on parle ici d’une population assez fragile, avec beaucoup de pathologies chroniques, donc à forte comorbidité, les « rimèd razié » ne suffisent malheureusement pas », précise Johanna Thomas, la coordinatrice régionale de France Assos Santé.

Une campagne « pour les usagers, par les usagers »

Face à ce contexte sanitaire complexe, France Assos Santé Guadeloupe a pensé une campagne menée par les usagers et pour les usagers afin de s’adapter au mieux aux réalités du territoire. « On a commencé par solliciter nos associations membres parce qu’elles sont plus proches des patients, et de la population générale. On a monté un groupe de travail autour de la vaccination pour identifier les messages qu’on pourrait porter et les messages sur lesquels il fallait faire attention. Notamment, on a pris le soin, le plus possible, d’éviter les messages culpabilisants ou moralisateurs », ajoute Johanna.

Cette campagne a été conçue comme venant des personnes guadeloupéennes. Même si l’ARS la soutient, cela n’est volontairement pas mis en avant : « C’est notre combat, le message à faire passer c’est que la vaccination, elle sauve des vies et ce message vient des usagers, pas de l’ARS. Ce que je regrette c’est que l’Etat n’a pas adapté les messages aux mentalités des populations d’Outremer. Je pense que c’est important que les messages qu’on passe au sujet de la vaccination ne soient plus des messages d’Etat, mais qu’ils viennent des associations et des usagers », explique François Le Maistre.

Un volet de la campagne est dédié aux vidéos de témoignages permettant aux membres des associations de raconter comment ils ont vécu la covid. On découvre ainsi des personnes qui n’étaient pas vaccinées et qui le regrettent parce que les effets de la covid étaient vraiment pénibles pour elles. « On parle beaucoup des effets indésirables du vaccin, mais moins des effets secondaires et prolongés de la covid qui ne sont pas négligeables. Les vidéos de notre campagne mettent en lumière cet aspect aussi », remarque la coordinatrice de France Assos Santé Guadeloupe.

La vidéo explicative sur le fonctionnement du vaccin ARN messager est diffusée sur les réseaux sociaux depuis le mois de janvier. Les retours, en revanche, sont polémiques, mais les initiateurs de la campagne s’y attendaient. « Les antivax font des commentaires qui n’ont rien à voir avec le fond, mais plus avec la forme, sans arguments scientifiques ou factuels. Mais ce n’est pas très grave, ils ne sont pas notre cible. Notre cible est la population qui hésite à se faire vacciner par peur des effets indésirables », explique Johanna Thomas.

Cette campagne continuera jusqu’en juin et si besoin, en fonction de l’évolution de l’épidémie, un des volets pourra être renouvelé.

Viris la toujou la, I pa two tà pou Baré ven ay …vaksiné nou, lavé mé an nou, é pa obliyé mas la pé toujou sèvi ! (traduction : le virus est toujours présent, il n’est pas trop tard pour lui faire barrage, vaccinons-nous, lavons-nous les mains, et n’oublions pas que le masque sert toujours ! ).

Pour en savoir plus, découvrez les vidéos et les autres outils de communication :

  • Spots audios (diffusés depuis le 17 mai sur la radio RCI)
Article réalisé par le service communication de France Assos Santé : 

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